René Felber
René FelberAncien conseiller fédéral
Sur plusieurs continents, dans de multiples pays, les armées, les factions rivales ou les bandes de pillards se sont affrontées, semant la misère, dévastant des provinces entières et laissant derrière elles les mines antipersonnel pour maintenir la terreur parmi les populations civiles. Ces armes sont le propre des lâches. Elles ne touchent que rarement les combattants, mais frappent les innocents. Elles sont enfouies, cachées et constituent des pièges mortels bien après le départ des soldats, longtemps encore après que le bruit des armes à feu se soit éteint. La communauté internationale a condamné l’usage des mines, mais elles sont hélas faciles à fabriquer et peu coûteuses. Cela, les bandits qui les utilisent le savent bien, comme ils savent aussi qu’ils peuvent maintenir sous leur joug les populations civiles menacées en permanence par ces fleurs mortelles qui jonchent leurs champs et leurs routes. On ne pourra jamais faire comprendre aux petits enfants qui jouent que chaque touffe d’herbe, chaque buisson peut cacher un engin mortel ou très dangereux. On ne peut interdire aux femmes et aux hommes de se rendre aux champs pour leur travail ou aux puits pour chercher de l’eau. L’arme des lâches n’est jamais retirée par ceux qui l’ont posée, ils laissent d’autres hommes se charger de cette tâche dangereuse. L’équipe Digger a compris qu’on ne pouvait pas simplement attendre la fin de la terreur et que seule une technologie nouvelle, épargnant la vie humaine, pouvait venir à bout des millions de mines qui parsèment encore le monde. Il faut donc soutenir ceux qui n’acceptent pas la fatalité de cette terreur cachée. Il faut dire oui à leur action qui est un cri pour la paix, pour la dignité et un rejet de la mort brutale infligée par des hommes sans conscience !