Partis de rien, avec une première idée qui sera « bricolée » dans une cave, les chevaliers jurassiens de l’action « anti-mines » vont bâtir leur technologie jour après jour, contre vents et marées, sans jamais se décourager, avec au fond d’eux-mêmes le même enthousiasme. Rien ne les a arrêtés, ni les difficultés pour trouver des fonds, ni les problèmes techniques rencontrés sur le terrain. Des solutions ont été trouvées, elles ont permis des avancées dans ce domaine de la sécurisation des territoires après les conflits.
Les « Digger », comme j’aime les appeler, sont parvenus à se faire reconnaître comme partenaires de l’humanitaire dans la communauté internationale. Même les retards parfois intervenus dans le versement des salaires n’ont pas freiné la cadence. L’enthousiasme est toujours resté, la marche n’a jamais ralenti.
Regardez-les travailler sur leurs chars… Ils démontrent cette passion du détail, cette volonté inébranlable de comprendre, de trouver ce qui peut être amélioré, de faire toujours mieux. On voit bien là cette tradition ancestrale du savoir-faire, du savoir bien faire pourrait-on dire, du Jura bernois qui se conjugue avec l’amour du travail. Le travail non comme valeur marchande, mais comme œuvre, chacun donnant le meilleur de lui-même et de ses compétences pour réussir le développement de la société si bien localisée à Tavannes.
Voilà sans doute le secret des Digger, leur héritage qui est celui de toute une région. Pas étonnant qu’ils soient soutenus, portés par tous les citoyens du Jura bernois d’abord, par toute la Suisse romande aujourd’hui.
En ces temps égoïstes où l’argent est roi, il est réconfortant d’aller leur rendre visite, chez eux, à Tavannes. »