Constamment révolté par l’injustice, le Dr Tissot a soigné les plus démunis, dans l’Atlas marocain, en Afghanistan, en Somalie, au Congo, dans les Balkans et les camps de réfugiés du Proche-Orient. Il a dirigé la cellule d’urgence et de veille du quai d’Orsay. Alors en mission humanitaire en Haïti, foudroyé par un arc électrique, il tombe paraplégique. Bernard Kouchner, son ami médecin humanitaire, alors ministre des Affaires étrangères le nomme en 2007 premier consul général au Kurdistan d’Irak où il œuvrera jusqu’en 2012. Il est actuellement médecin coordinateur des Services intégrés d’accueil et d’orientation (SIAO) en Ile-de-France centralisant les demandes d’hébergement des sans-abri. Son cours à Sciences Po Paris s’intitule « de l’humanitaire à la diplomatie, des engagements pluriels ».
« Sur les champs de bataille, dans les grottes, les montagnes, j’en ai vu souffrir, mourir, soigné, des hommes, des femmes explosés par les mines, les obus, la guerre. J’aime les hommes de Digger, car ils se battent aussi, sans concession au business de l’humanitaire, pour sauver des vies, celles des plus pauvres, les oubliés des conflits. Pas à mains nues comme j’ai dû le faire pour cause d’urgence, mais avec des machines très faciles à utiliser et à entretenir car ils les inventent au contact des terrains les plus isolés, les plus démunis. Du fin fond de leur Jura bernois, comme à leur début dans leur garage à la Steve Jobs, ils mettent leur génie de l’invention au service des rescapés pour que chacun d’entre eux reste un « homme debout ». »