Gentien Piaget raconte : « À la fin d’une mission au Mozambique avec comme partenaire APOPO (connu pour l’utilisation de rats détecteurs d’explosifs et qui utilisait alors une de nos machine), on me conduit au petit aéroport de Chimoio pour un vol intérieur à destination de la capitale Maputo, avant mon vol international à destination de la Suisse. Au dernier moment un employé de cette ONG partenaire que je ne connais pas et visiblement pressé m’apporte une petite valise et me demande si je peux la remettre à son collègue à Maputo, me disant simplement que c’est pour les rats. Je réponds : "Oui, pas de problème!" sans poser de question et l’employé disparait aussitôt. Je laisse ma valise et celle qu’on vient de me confier au guichet du check-in pour la mettre en soute. Je m’installe sur un banc et attends le moment de passer le contrôle de sécurité. L’embarquement est imminent. C’est alors qu’un agent de sécurité vient vers moi et m’ordonne de le suivre, ce que je fais en me demandant ce qu’il me veut. J’arrive dans une pièce où ils passent les bagages au scanner et je vois la valise qu’on m’a confiée une demi-heure plus tôt posée sur la table, toujours fermée. L’employé de la sécurité me montre alors l’écran qui affiche les images de la machine à rayons X et me demande d’une voix grave ce que c'est. Je me tourne vers l’écran et subit un choc : sur l’écran on distingue le contour de la valise avec, à l’intérieur un grand amas de boulettes qui évoque furieusement quelques choses d’illicite. Je réfléchis très rapidement et réalise que si l'employé d'APOPO a abusé de ma confiance, je sur le point d’avoir de gros problèmes. Je réponds que c’est de la nourriture pour rats en mentionnant APOPO et le déminage humanitaire en espérant qu’il ait déjà entendu parler de cette ONG et surtout que cela soit vrai. Honnêtement, la situation paraissait grotesque. Il me demande d’ouvrir la valise et je réalise qu’elle est fermée avec un cadenas à numéro dont je n’ai pas la combinaison. J’essaie de l’ouvrir et heureusement les chiffres n’ont pas été mélangés, la valise s’ouvre et je découvre un sac plastique rempli de boulettes. L’employé regarde et sens la marchandise puis me dis que c’est bon. Je recommence à respirer et me dis que la prochaine fois je serai plus prudent…»