Raphaël Augsburger se souvient : « Ce jour-là, nous défrichions la place d'armes de Bière pour le compte de l'Armée suisse, avec une de nos machines de déminage. Le temps était vraiment mauvais et froid. Puis une tempête de neige a éclaté. Nous avions marqué les limites du terrain à défricher avec des piquets reliés par des rubans en plastiques, mais la visibilité était si mauvaise que nous ne nous étions pas rendu compte que la machine dépassait le marquage. Au-delà, il y avait une sorte d'emposieu, où la machine a soudain basculé. C'était une grosse frayeur. Déjà qu'on ne voyait pas grand chose et soudain la machine disparaissait pour de bon ! Alors, nous avons immédiatement pressé le bouton d'arrêt d'urgence pour couper le moteur et nous nous sommes précipités vers la machine, nous demandant si nous la trouverions sur le toit. Le trou était profond de quatre ou cinq mètres, et la machine était plantée verticalement au fond. La sortir de là n'était pas une mince affaire. Il nous a fallu couper quelques arbres, attacher des câbles à la machine et la tirer avec un camion. Je me souviens que nous avons fini de nuit, à la lumière des phares d'une jeep de l'armée. Je me souviendrai toute ma vie de cette journée. »